Conjoncture financière à fin décembre 2022

2023, moins de croissance, pas de récession….

L’année 2022 s’achève sur des performances économiques remarquables même si elles le sont moins qu’en 2021 où les économies redémarraient après la pandémie.

Les Etats-Unis terminent l’année sur une croissance de 2,1 %, la zone euro affiche plus de 3,5 %, la France une performance soutenue de 2,6 %. Ces résultats cachent néanmoins un essoufflement de l’activité au fil des trimestres et plus particulièrement depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Au-delà des lourdes conséquences de cette invasion sur les équilibres géopolitiques, cette intervention a déstabilisé de nombreux pans d’activités en matière d’approvisionnement énergétiques et exacerbé des tensions inflationnistes inédites depuis plusieurs décennies.

En fin d’année néanmoins, une réorganisation des approvisionnements en gaz, plus onéreux mais aussi plus diversifiés, une dynamique de croissance moins vigoureuse et un repli des prix d’un certain nombre de matières premières ont favorisé un reflux encore fragile des pressions inflationnistes. Ainsi en Zone Euro le pic à 10,6 % d’octobre dernier semble passé. L’inflation avait reflué à 8,5 % sur un an à fin janvier 2023. Aux Etats-Unis, elle n’est plus qu’à 6,4 % sur un an à fin décembre, alors que les pressions salariales se replient à leur tour à 4,6 % sur un an dans le secteur privé, malgré une dynamique de l’emploi qui reste ferme.
Cette détente est néanmoins encore loin d’un objectif d’inflation de 2 % auquel les politiques monétaires sont engagées. C’est pourquoi, elles ont probablement un peu de chemin à parcourir en matière d’ajustement monétaire. Leur action ne se concentre pas seulement sur les taux. Les grandes banques centrales se sont aussi engagées à réduire progressivement la taille de leur bilan, agissant par cette action sur l’ensemble de la courbe des taux.

L’année 2022 s’est terminée sur une note plus favorable écartant le risque de récession, les économies faisant preuve de résilience. Pour débuter 2023, les indicateurs d’activité sont stables ou en léger rebond. Les banquiers centraux vont devoir y trouver le dosage optimal : contribuer à faire refluer l’inflation tout en maintenant la croissance économique sur une trajectoire positive.

Brigitte TROQUIER – Economiste BRED Banque Populaire