Conjoncture financière à fin mars 2019

Une surprise française.

Depuis la fin 2018, les prévisions de croissance pour 2019 font l’objet de nombreuses révisions plutôt baissières. Les résultats du début d’année nous offrent l’occasion d’un répit. Ainsi, si en Chine elle se maintient à 6,4 % l’an, aux Etats-Unis elle a repassé la barre des 3 % à 3,2 % l’an sur le premier trimestre. La croissance en zone euro, qui n’a pas encore fait l’objet de chiffres détaillés, affiche une hausse de l’activité proche de 1,5 % l’an sur les trois premiers mois. En Italie, le timide rebond de 0,2 % vient après deux trimestres de repli.
La France poursuit une inéluctable croissance, même si cette dernière reste modérée. Ainsi a-t-elle affiché un bilan de 1,2 % l’an sur ce début d’année, niveau supérieur à son voisin alpin mais aussi, et plus inhabituel, à son voisin rhénan dont les chiffres devraient à peine avoisiner l’équilibre.

 

Ce résultat, selon les premières estimations de l’Insee, ne tient pas particulièrement aux dépenses de consommation des ménages. En effet, ces dernières seraient en petite hausse de 0,35 % sur la période, un résultat décevant au regard des gains en matière de pouvoir d’achat tant du côté des prix que de celui des revenus. L’investissement pour sa part se décline sur deux dynamiques opposées. Celle de l’investissement résidentiel, principalement de ces mêmes ménages qui reflue de 0,3 % et celle des entreprises qui reste bien orientée en hausse de 0,5 % et sur une tendance ferme depuis plusieurs trimestres déjà.

 

Enfin, le solde extérieur, qui peine du côté des exportations dans un environnement mondial mais avant tout européen plus incertain.

 

Cette croissance affichée de 0,3 % sur le trimestre pourrait s’accélérer sur les prochains trimestres. D’une part, les entreprises continuent à souffrir du côté de l’offre, les encourageant à renforcer ou améliorer leur outil de travail. L’investissement productif de ce fait restera bien orienté. D’autre part, les mesures annoncées à la suite du grand débat et celles déjà dégagées en faveur des ménages, vont constituer un soutien à leurs revenus et, en toute logique, à leur consommation. Pour autant, une incertitude demeure : ces derniers vont-ils en profiter pour dépenser ou préfèreront-ils une fois de plus renforcer une épargne déjà confortable ? La croissance en 2019 dépendra beaucoup de leur comportement.

 

 

Brigitte Troquier – Economiste BRED Banque Populaire