Conjoncture financière au 1er trimestre 2018

Economie : modération n’est pas rupture

L’année 2017 nous avait habitués à revoir à la hausse les prévisions d’activité. Depuis trois mois, la synthèse qui émerge des indices de confiance converge vers un plafonnement, voire un retour vers des niveaux d’activité plus modérés. C’est le cas avec l’enquête de confiance de la commission européenne dont le résultat synthétique rejoint celui qui avait été atteint en septembre 2017.

Ainsi à 112,6 l’indice de confiance global est à 2,7 points de son sommet de février 2018. Encore largement supérieur à sa moyenne de long terme, il est cependant la traduction d’un repli qui n’épargne aucun partenaire de la zone. Pour autant, l’inquiétude sur une éventuelle inflexion de dynamique parait encore prématurée au regard de l’environnement économique.

 

En revanche, ce reflux peut aisément être la traduction du brutal changement de ton dans les relations politiques, et les menaces qui ont enflammé les discours de Mr Trump depuis quelques semaines à l’égard de ses partenaires commerciaux, de la Chine en premier lieu mais pas seulement. Ainsi, l’Allemagne n’est-elle pas indifférente au discours des autorités américaines qui souvent, au cours des périodes de poussées protectionnistes, ont sanctionné le secteur automobile, poumon de l’économie rhénane. Il est naturel de ce fait que les chefs d’entreprises d’Outre Rhin, dans un tel contexte, manifestent moins d’optimisme.

 

Si l’indice de confiance global de la zone marque le pas, les indices sectoriels sont plus dispersés. Le secteur des ventes de détail reprend son souffle, la hausse des stocks engendrant plus de modération. En revanche, la construction est toujours bien orientée. Les ménages, enfin, restent optimistes tant sur l’évolution du marché du travail que sur les prix.

 

La modération qui s’est installée ressemble plus à une pause qu’à un signal de retournement, d’autant que les entreprises non financières ont seulement récemment donné un coup d’accélérateur à des investissements qui accompagnent le redressement de leurs marges. L’apaisement dans les relations commerciales devrait contribuer à la consolidation de ce mouvement.

 

 

Brigitte Troquier – Economiste BRED Banque Populaire